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Interview exclusive de Bernard Bories, président du Festival des Antipodes.

Le président du festival des Antipodes : Bernard Bories.
Le président du festival des Antipodes : Bernard Bories.
Photos © Claire de Robespierre

Bonjour Bernard, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ?

Bonjour Laurent. Je dirais que j’ai deux vies : je fais partie d’une petite société qui s’appelle IBM, mon travail quotidien, et j’ai une passion très forte pour le cinéma australien et le cinéma néo-zélandais, que j’ai eu envie de faire partager. Cela s’est fait à travers la création d’un festival, dédié au cinéma des antipodes qui a lieu à Saint-Tropez chaque année en octobre : le festival des Antipodes.

Pourquoi avoir créé le festival des Antipodes et pourquoi avoir choisi Saint-Tropez ?

Il faut savoir que j’ai toujours été cinéphile. Un jour, j’ai eu l’occasion de découvrir un film australien, Picnic à Hanging Rock, de Peter Weir. Il m’a tellement fasciné que j’ai souhaité voir les autres films de ce réalisateur et d’autres films australiens. À la fin des années 1970, j’ai découvert de nombreux films absolument magnifiques et ce fut le déclic. Alors j’ai essayé d’en voir encore plus : j’ai cherché du côté des sorties en salle, des sorties en vidéo à l’époque des VHS, lors des festivals notamment dans les marchés du film.
Je me suis dit alors que j’allais essayer, lors de certains festivals, de proposer aux organisateurs une programmation de films australiens et néo-zélandais.
Je me souviens d’ailleurs du festival de Chambéry où nous ne devions avoir que quelques films australiens. Finalement, le festival ne s’est fait qu’avec des films des antipodes. De même pour d’autres évènements cinématographiques.
Le problème, c’était que les films néo-zélandais et australiens côtoyaient des œuvres d’autres pays. Je préférais qu’un festival leur soit complètement dédié afin qu’ils puissent briller de mille feux. D’où l’idée de créer le festival des Antipodes.
Enfin, nous avons choisi Saint-Tropez car je voulais une région de France qui ait des liens solides avec l’Australie, comme le Nord-Pas-de-Calais et la Provence.
Dans cette dernière, de nombreuses villes se trouvent jumelées avec des villes australiennes, et avec un grand nombre d’associations franco-australiennes. Un jour, une personne m’a dit que le maire de Saint-Tropez cherchait alors à développer un projet culturel de grande ampleur pour sa ville. J’ai donc pu rencontrer M. le député-maire qui a beaucoup apprécié l’idée d’un festival dédié au cinéma des antipodes. C’est ainsi que Saint-Tropez a été choisie.

Est-ce difficile de faire venir des stars internationales au festival des Antipodes ?

Il est toujours difficile de faire venir des comédiens ou des cinéastes aux plannings très chargés. Par exemple, cela fait plusieurs années que je demande au comédien Geoffrey Rush, que je connais personnellement, de venir à Saint-Tropez. Malheureusement, il joue très souvent au théâtre au mois d’octobre, lorsqu’il ne tourne pas Pirates des Caraïbes 3 ou 4. Donc je ne désespère pas d’avoir un jour Geoffrey, mais il faudra que cela tombe à un  moment où il est disponible. Autre exemple, cela faisait deux ans que je demandais au réalisateur de Miss Daisy et son chauffeur, Bruce Beresford, de venir. Un jour il me téléphone : « Bernard, j’ai deux semaines devant moi, si tu veux, je viens. » Ces deux semaines correspondaient au festival des Antipodes, il a donc pu être présent. La difficulté de faire venir des grandes personnalités du cinéma n’est pas due à l’évènement en lui-même qui est très apprécié, mais à leur planning qui, malheureusement, ne correspond pas toujours aux dates du festival.

De gauche à droite : Bernard Bories, Radha Mitchell, Laurent Amar et Ruby boukabou.
De gauche à droite : Bernard Bories, Radha Mitchell, Laurent Amar et Ruby boukabou. Photos©Claire de Robespierre

Tu sais qu’à la rédaction de Stars-media, nous sommes tous fans de Peter Jackson. Viendra-t-il un jour au festival des Antipodes ?

J’espère bien, vu que Peter me l’a promis de vive voix (rires). Et je suis persuadé qu’il tiendra parole.

Stars-media sera invité le jour où Peter Jackson viendra ?

Mais bien évidemment, cher Laurent (rires).

Le festival des Antipodes est-il amené à devenir de plus en plus connu ou préfères-tu qu’il demeure réservé à un public averti ?

L’idée n’est pas vraiment qu’il soit réservé à un public averti mais que l’on garde la dimension humaine de notre évènement. Je tiens à ce que le grand public ait la possibilité de croiser et d’échanger avec les comédiens ou les réalisateurs des films des antipodes. J’ai le souvenir d’une soirée au festival de Cannes consacrée à l’acteur Mel Gibson. Elle m’a marqué car il était absolument impossible de l’approcher, ne serait-ce que pour lui dire un mot gentil alors que cette soirée était en son honneur. C’est exactement le contraire que je souhaite pour le festival des Antipodes, la chaleur humaine de la rencontre et de l’échange sont pour moi indissociables de ce festival.

Cher Bernard, quel serait ton mot de la fin ?

N’hésitez pas à partir aux antipodes, même si c’est à travers le cinéma car il y est merveilleux et surprenant.
Le cinéma des antipodes est à la croisée des cinémas européen et américain, donc surtout, ne passez pas à côté !

Propos recueillis pas Laurent Amar

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