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Interview de Julie Judd, à l’affiche actuellement dans la pièce « Alma Mahler »

Julie Judd
Julie Judd

Actuellement à l’affiche de l’excellente pièce « Alma Mahler » au théâtre du Petit Montparnasse, Julie Judd est une jeune comédienne qui peut tout jouer, même cette grande dame, icône de la modernité féminine du XX e siècle. Nous tenions à en savoir plus sur Julie, Interview :

Bonjour Julie, pourrais-tu te présenter à mes lecteurs qui, peut-être, ne te connaissent pas encore ?

Bonjour Laurent, avec plaisir. Julie Judd, actrice franco-anglaise, mon père est anglais et ma mère française. J’ai la chance de travailler régulièrement en France à la télévision, au théâtre mais également au cinéma.

As-tu toujours voulu devenir comédienne ?

Oui, absolument.
Quand j’étais enfant, je regardais « La Petite Maison dans la prairie » et déjà, je rêvais d’aller courir dans les bois avec Laura Ingalls (rires). Plus sérieusement, ma grand-mère était actrice et j’ai toujours adoré la voir sur scène, sentir l’odeur des coulisses.
En grandissant, j’ai eu envie de servir des auteurs en me mettant à leur disposition, ce qui est le principe même de l’acteur.
J’aime par-dessus tout avoir des émotions, les sublimer et les offrir au public.

Tu as joué dans de nombreux films et téléfilms. À ce jour, quelle est ton expérience la plus enrichissante ?

Le film que j’ai tourné avec Raoul Ruiz, « Une place parmi les vivants », sélectionné à la Mostra de Venise. Le tournage, extraordinaire, a eu lieu en Roumanie alors que l’action se déroule à Montmartre. La façon dont Raoul m’a dirigée à l’époque était incroyable. Il m’a dit cette phrase magnifique : « Pour ce rôle, j’aurais voulu Arletty ou Marilyn Monroe, malheureusement, elles ne
sont plus disponibles, alors je t’ai choisie, je voulais que ce soit toi, mais avec un peu d’Arletty et un peu de Marilyn Monroe. »

Julie sur scène dans Alma Malher
Julie sur scène dans Alma Malher

À la fin, après avoir visionné maintes fois « Hôtel du Nord », je réussissais à parler comme Arletty.
J’avais l’impression d’être vraiment dirigée, et à la fois pas du tout, car sur le plateau, je me sentais totalement libre. Ce fut une expérience passionnante. Raoul avait ce grain de folie que j’aimerais retrouver chez la jeune génération de réalisateurs.

Parle-nous de la pièce de théâtre dans laquelle tu joues actuellement, « Alma Mahler ».

Il s’agit d’une pièce de Marc Delaruelle, mise en scène par Georges Werler, avec Stéphane Valensi et Geneviève Casile.
Cette dernière et moi-même interprétons Alma Mahler à différentes périodes de son existence.
Je joue Alma de 19 à 40 ans, et Geneviève tout le reste de sa vie.
C’était un honneur de jouer cette femme anti-conventionnelle, très libérée. Elle était du siècle dernier, elle est ce que j’appellerais aujourd’hui une « starfuckeuse ».

Elle n’est sortie qu’avec des grands artistes, des génies. Elle avait un don pour sentir qui avait du talent et l’œuvre de sa vie fut de faire émerger les hommes qu’elle a aimés.
Elle fut véritablement une découvreuse de talents et de chefs-d’œuvre.
Alma a eu une vie belle, mais aussi douloureuse.

Tu connaissais cette femme avant de l’interpréter ?

Absolument pas, je n’avais jamais entendu parler d’elle.
Lorsque, en 2012, on m’a remis le script de la pièce pour une première lecture, je me suis dit que le parcours de cette femme était absolument incroyable.
Elle est très loin de ce que je suis, mais cela m’a passionnée d’entrer dans sa peau, c’est une femme magnifique.

"Alma Malher" affiche officielle
“Alma Malher” affiche officielle

Que dirais-tu à Alma Mahler si tu l’avais en face de toi ?

Je la remercierais d’avoir existé, car elle m’aura donné d’immenses moments de joie sur scène et je lui dirais que tous les soirs, je pleure avec elle les enfants qu’elle a perdus.

Tes projets, Julie ?

Pour l’instant, je ne peux rien dire, mais dès que cela sera signé, je t’en parlerai, cher Laurent (rires).

Ton mot de la fin ?

J’aimerais dire à tes lecteurs qu’il y a plein de raisons de venir voir le spectacle « Alma Mahler » au Petit Montparnasse. Face à l’Amérique de Trump, il est important de se pencher sur la condition des femmes, et la France est un pays qui sait le faire.
Alma Mahler était une éternelle amoureuse, donc la pièce s’adresse autant aux hommes qu’aux femmes. Celles-ci se reconnaîtront dans son parcours et les hommes aimeront son tempérament de feu.

Les spectateurs croiseront également tous les grands de la « Vienne » du siècle dernier, et bien sûr Gustave Mahler, notre génie. Ils apprendront beaucoup de choses sur la vie de cet homme, l’un de nos plus grands compositeurs.
Pour finir, j’ai une grande amitié pour celle que l’on surnommait « la Reine » à la Comédie-Française, Geneviève Casile.
Donc, « Venez voir la Reine » (rires).

Propos recueillis par Laurent Amar

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