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Interview de Thierry Samitier, héros de « Nos chers voisins », sur TF1

Thierry Samitier
Thierry Samitier

Il incarne l’un des rôles principaux, Aymeric Dubernet-Carton, dans la série à succès « Nos chers voisins », sur TF1. Actuellement, il triomphe sur scène dans « Parcours du (con)battant », à la Comédie Saint-Michel. À cette occasion, Stars-media a rencontré Thierry Samitier, un comédien multicarte et d’une vraie gentillesse.

Bonjour Thierry, je suis ravie de vous retrouver pour cette interview.

Bonjour Sabrina. Moi aussi.

Qu’est-ce qui vous a amené à monter sur les planches ?

J’étais fan de Jacques Brel, de Georges Brassens, de Barbara. Ce sont eux qui m’ont donné envie. Leur univers reflétait ce qu’ils étaient profondément. Ils soignaient leurs blessures à travers leur art, et celles des autres également. Je trouve ça très beau.

L’humour, c’est votre vocation ?

Selon moi, l’humour n’est pas une vocation. Il n’y a pas de vocation. La seule que nous ayons, c’est d’être nous-mêmes. Ce qui n’est pas toujours facile.

Quelle serait votre définition de l’humour ?

C’est un certain regard sur les choses et sur soi-même. Un regard détaché, amusé sur nos peurs, nos désirs, nos limites. C’est un pas de côté que l’on fait, au lieu de rester au premier degré et de vivre les choses avec gravité. L’humour, c’est le contraire de la gravité.

Racontez-nous un peu votre carrière.

J’ai commencé par écrire des chansons, dans l’émotionnel, au premier degré. Peu à peu, j’ai tourné mes chansons en dérision. Ensuite, il y a eu les sketches, et un one-man- show, que j’ai joué dans une crêperie. J’ai beaucoup tourné en France dans les cafés théâtres, j’ai fait des festivals, j’ai été produit à la Comédie de Paris. Repéré par CANAL +, la chaîne m’a donné une chronique dans « Nulle part ailleurs ». Puis j’ai écrit deux comédies, « Ta gueule, je t’aime » et « Concessions », et pour « Scènes de ménages » et d’autres séries. Plus tard, j’ai participé au casting de « Nos chers voisins », et joué dans « Nelson » avec Chantal Ladesou.
Mais auparavant, j’avais eu une vie de musicien, et une vie d’économiste.

Parlez-nous de votre nouveau spectacle, « Parcours du (con)battant ».

C’est l’histoire d’un gars amoureux qui colle l’affiche de son spectacle chez le boucher, le boulanger, le médecin de sa copine… qui l’a plaqué il y a six mois. Il est sûr qu’elle se trouve le soir dans le public. Il lui explique qu’il va mieux, qu’il a fait de la méditation, de la psychothérapie, de la réflexologie plantaire, etc.,  qu’il a trouvé un équilibre, une présence, une douceur. Mais il le fait avec une telle avidité, une telle exubérance…, on comprend qu’il a toujours de gros problèmes. En fait, c’est un cri d’amour.

D’où tirez-vous toute cette énergie sur scène ?

C’est le public qui me la donne. Une équipe de foot ou de rugby gagne plus souvent à la maison qu’à l’extérieur : il y a une énergie porteuse, qui transcende. Le véritable travail n’est pas de mettre de l’énergie, mais d’être assez ouvert pour recevoir celle que le public vous donne.

Avez-vous encore le trac avant de monter sur scène ?

Oui, toujours. Comme quand je parle à une fille que j’ai envie de séduire. Celui qui n’a pas le trac, c’est qu’il s’en fout. Ou alors il maîtrise tellement son truc qu’il est devenu fonctionnaire. J’espère avoir toujours le trac.

Quel est votre meilleur souvenir sur les planches ?

Des fous rires avec le public. Des gens qui entrent un peu coincés et qui finissent morts de rire. Cet abandon, c’est jouissif. Ce qui est jouissif au fond, c’est de perdre le contrôle.

Quelle envie est-elle prédominante, celle de jouer ou celle d’écrire ?

Ce sont deux plaisirs différents, mais le meilleur, c’est celui qu’on partage.

Quel rôle rêveriez-vous d’interpréter ?

Cyrano de Bergerac, parce qu’il porte une blessure universelle. On a tous un gros nez quelque part.

Qu’apporte le fait de jouer dans une série comme « Nos chers voisins » ?

Du plaisir, de la notoriété, des rencontres. Ça permet aussi de concrétiser un métier, souvent abstrait. Ça donne une légitimité.

Quels sont vos projets à la télévision, au théâtre, au cinéma ?

Un programme court que j’ai écrit pour la télé, et que j’interprète, « Rendez-vous… ». La sortie du film « Daddy cool » au cinéma en octobre, aux côtés de Vincent Elbaz et de Laurence Arné. À partir de mars, mon one-man- show, « Parcours du (con)battant », tous les VENDREDIS ! à 19 h 45, à la Comédie Saint-Michel. Peut-être une grande salle à partir de juin, c’est en négociation. Ma chronique chaque mercredi à 8 h 55 sur France Musique, « La chronique du siècle ».

Un petit mot pour les lecteurs de Stars-media ?

Venez me voir à la Comédie Saint-Michel le vendredi. C’est une petite salle qui permet de se voir, presque de se toucher. Cette intimité est magique. Bises à vous tous.

Propos recueillis par Sabrina Fraty, en exclusivité pour Stars-media

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