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Le prince Bokassa dédicace son livre dans un palace parisien et répond à nos questions

Jean-Barthelemy Bokassa
Jean-Barthélémy Bokassa

Le prince Jean-Barthélémy Bokassa, petit-fils de l’ex-empereur de Centrafrique Jean-Bedel Bokassa, a organisé la semaine dernière une séance de dédicaces très privée dans les salons du palace parisien Millennium.

Seuls les amis proches furent conviés à cette présentation en grande pompe de « Saga Bokassa », ouvrage dans lequel le prince le plus célèbre d’Afrique évoque sa famille, ses rapports avec son grand-père et son arrivée en France.
Jean-Barthélémy nous parle également de ses difficultés à porter un nom aussi célèbre. Entre deux dédicaces, il a accepté de répondre à nos questions, pour Stars-media et pour Fashion Glam Couture Magazine.

Qui êtes-vous, prince Bokassa ?

Bonjour Laurent, je suis le petit-fils du dernier empereur du continent africain, Jean-Bedel Bokassa. Né dans un palais en Centrafrique, j’ai grandi dans les châteaux de ma famille. J’ai été élevé dans le protocole, dans la culture vietnamienne, africaine et française. Ma mère est née à Saigon et a enseigné les rudiments de sa langue natale dès ma naissance. Cette triple culture m’a très vite donné l’envie de devenir écrivain et artiste peintre. Écrire est pour moi un besoin vital comme respirer. J’ai écrit quatre ouvrages : Les diamants de la trahison publié en 2006, Traité de manipulation pour séduire un(e) millionnaire, Erika Flynt et Saga Bokassa.

Quant à la peinture, c’est une passion depuis l’âge de 14 ans.
Ma première expo a vu le jour en septembre 2016 à la mairie du 1 er arrondissement. Chaque toile était un hommage à l’empereur Napoléon, ce grand stratège qui a beaucoup fait pour la France et dont l’Empire a inspiré mon grand-père. Certains me considèrent comme un jet-setter, d’autres comme un mondain. Je suis un prince africain qui a grandi dans l’amour de l’Histoire de France et qui aime évoluer dans différentes strates de la société, voilà qui je suis. Mon grand-père côtoyait de Gaulle, Pompidou, Mitterrand… Moi, je côtoie, la littérature et le showbiz. Devenir politicien est un concept qui ne m’a jamais attiré, les gens respectent votre art, ils ne respectent pas forcément vos idées politiques…

Le prince Bokassa durant sa séance de dédicace
Le prince Bokassa durant sa séance de dédicace

Quel rapport aviez-vous avec votre grand-père et quel genre d’homme était-il ?

En tant que premier petit-fils de la lignée Bokassa, mon grand-père m’a pris en affection. Sa présence m’a accompagné au fil de mon enfance et de mon adolescence. Cela a commencé à ma naissance, il m’a donné mon prénom : Jean-Barthélémy. Barthélémy en hommage à son oncle, Barthélémy Boganda. J’ai passé toutes mes vacances scolaires au château d’Hardricourt, la résidence préférée de mon grand-père.
Chaque Noël au château était magique, car le sapin, toujours placé dans le hall d’entrée, se dressait jusqu’au deuxième étage et cette vision était à la fois impressionnante et féerique pour l’enfant que j’étais. Il nous emmenait souvent en Rolls-Royce au supermarché de la commune, l’ambiance était conviviale, j’en garde de beaux souvenirs. Mon grand-père était ainsi, très attaché à la notion de famille, il s’assurait que ses enfants et ses petits-enfants ne manquent de rien.

Il était strict sur le plan de la scolarité et de l’éducation. Il avait placé chacun de ses enfants dans les meilleurs pensionnats, à l’École des Roches, au Rosey et à Beau Soleil afin que l’on ait le meilleur enseignement. Je le vouvoyais, protocole oblige. Je conserve beaucoup de respect et de fierté pour lui, car il a été un des rares soldats d’origine africaine à être devenu capitaine de l’Armée française à une époque où l’on prononçait autant de fois le mot négro que celui de bonjour à l’égard d’un Africain. Le racisme a hélas toujours existé sous différents visages…

Pourquoi ce livre « Saga Bokassa » ?

Mon ouvrage retrace trois générations de Bokassa. Cela commence avec mon arrière-grand-oncle, Barthélémy Boganda, qui a fondé la nation centrafricaine au lendemain de la colonisation. Il est devenu ainsi le tout premier président de la République centrafricaine.
Il y a eu ensuite mon arrière-grand- père, père de feu mon grand-père Jean-Bedel, qui fut gouverneur de la région de la Lobaye. Ensuite, vint mon grand-père, né en 1921 et qui fut président et empereur de 1966 à 1979. Il a construit et développé la capitale,
« Bangui la Coquette » comme l’appelaient jadis les nombreux touristes français.

Laurent Amar, Julie Jardon et Le Prince Bokassa
Laurent Amar, Julie Jardon et Le Prince Bokassa

Mais avant de devenir chef d’État, il avait servi la France durant la Deuxième Guerre mondiale, en 1939 au sein du 10 e bataillon en marche de la France libre. En 1944, il a participé au Débarquement de Provence. Il a également combattu sous le drapeau français pendant la guerre d’Indochine.
Aujourd’hui, mon oncle, Jean-Serge Bokassa, a pris le relais de la politique, il est ministre de l’Intérieur dans le gouvernement centrafricain. Mon livre retrace ce parcours, cent ans d’une famille impériale qui a survécu à la fois à un coup d’État giscardien (1979) et aux calomnies, et dont le nom de famille demeure célèbre dans le monde trente-neuf ans après le putsch.

Propos recueillis par Laurent Amar

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