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« Passengers » : une comédie romantique en plein cœur de l’espace

Passengers en Blu-Ray 2D et 3D
Passengers en Blu-Ray 2D et 3D

Dans un futur pas si lointain (un siècle ou deux), le voyage interstellaire – entre deux étoiles – constituera une réalité.
Les passagers du vaisseau spatial devront s’affranchir de leur passé, de leur vie et cesser de penser en termes d’individus, mais plutôt en termes d’espèce, de race humaine, et de son expansion dans l’univers.

Car les voyages entre différents systèmes solaires prendront plusieurs siècles et, paradoxe temporel, pour un objet se déplaçant à une vitesse proche de celle de la lumière, le temps s’écoulera beaucoup moins vite que pour l’univers autour de lui, et notamment pour les personnes restées sur la Terre.

Donc, les passagers du vaisseau, arrivés à destination, se retrouveront non seulement loin de leur berceau, mais surtout à une autre époque, dans le futur.

Pour survivre à un tel périple, il n’y a pas trente-six solutions : soit les voyageurs de l’espace mèneront une vie normale dans un vaisseau nommé par les scientifiques « intergénérationnel », où leur existence s’écoulera comme sur la Terre, mais sur plusieurs générations, avec une arrivée à destination non pas des personnes ayant commencé ce long voyage depuis la Terre, mais de leurs arrière-arrière- arrière-petits enfants ; soit les passagers se mettront en hibernation (ou en « hyper-sommeil », technologie ne figurant à ce jour que dans la science-fiction, ndlr) jusqu’à leur nouvelle planète, comme dans « Passengers », film produit par l’excellente major américaine Sony Pictures et réalisé par Morten Tyldum, avec Jennifer Lawrence et Chris Pratt.

Suite à une succession de collisions avec des astéroïdes, le vaisseau de transport civil Starship Avalon subit une série de bugs qui provoquent le réveil prématuré de Jim Preston, alias le sympathique Chris Pratt.
Problème, ce dysfonctionnement de la capsule d’hibernation survient quatre-vingt-dix ans avant l’arrivée à destination de la planète Homestead II.
Jim réalise très vite qu’il est le seul à s’être réveillé sur les 5 000 passagers du vaisseau. Il va d’abord s’habituer à la solitude, avec pour seul compagnon un robot humanoïde barman, qui lui sert des whiskys secs.

Mais peu à peu, cela devient insupportable, il décide alors de réveiller une sublime jeune femme, au risque de lui voler sa vie, et vous l’aurez compris, notre « Robinson de l’espace » n’a pas mauvais goût, puisqu’il s’agit d’Aurora Lane, incarnée par Jennifer Lawrence.

Jennifer Lawrence et Chris Pratt.
Jennifer Lawrence et Chris Pratt.

Une histoire d’amour naîtra bientôt entre nos deux tourtereaux, avec pour cadre un vaisseau 5 étoiles voyageant à travers l’espace et dans lequel ils sont les seuls êtres vivants.
Il leur arrivera nombre de mésaventures qui mettront à mal leur belle idylle.

L’histoire de « Passengers » est très librement inspirée de la nouvelle de Philip K. Dick, « Le Voyage gelé ».
La métaphore de la légende d’Adam et Ève est ici d’une grande originalité, avec la transposition de ce passage biblique dans l’espace, une manière habile de lier la science au divin.

Le film fait également référence au roman « Robinson Crusoé ». Un être solitaire et abandonné devra, afin d’échapper à son isolement, commettre un acte immoral.

Le réalisateur Morten Tyldum fait le job. Il filme la charismatique Jennifer Lawrence dont le charme nous subjugue, notamment dans les scènes de la piscine, équipée d’un hublot géant donnant sur le vide spatial.
Le film est rythmé, la direction artistique, excellente. Le vaisseau est beau, avec un design crédible. Certains plans-séquences s’avèrent majestueux, lyriques, et font de la froideur de l’espace un endroit à la beauté singulière.
Morten Tyldum aime son actrice, faisant d’elle une icône quasiment mystique, il la sublime à chaque plan, dans sa façon de marcher, de pleurer, de s’émouvoir et de se déshabiller.
Le principal défaut de « Passengers » réside dans la conclusion. Nous ne la dévoilerons pas bien entendu, mais elle aurait pu atteindre une grandeur toute « kubrickienne ».

Aurora Lane et Jim Preston
Aurora Lane et Jim Preston

Elle aurait pu, elle aurait dû, être transgressive, mélancolique ou psychologiquement intéressante. Elle est au contraire d’une banalité affligeante et cela peut se comprendre : « Passengers » n’est pas un film intimiste, mais un blockbuster à cent dix millions de dollars. Forcément, on ne prend pas de risques à ce niveau-là.

Nous vous conseillons de visionner « Passengers » en Blu-ray 3D. Les scènes en apesanteur, notamment celle où Aurora est prisonnière de l’eau, les séquences contemplatives dans le vide spatial, ou celle du début avec le choc des astéroïdes sur le vaisseau se révèlent extraordinaires et presque inquiétantes. Vous aurez vraiment l’impression d’y être. Le film a été conçu pour être visionné en 3D et cela se ressent fortement dans les scènes à grand spectacle.

Comme d’habitude avec Sony Pictures, le Blu-ray est riche en contenus additionnels, avec tout ce qu’il faut pour découvrir la fabrication d’un tel film, et le ressenti des comédiens sur cette histoire d’amour au cadre si atypique.

Alors, envie d’une petite balade romantique « rue des Étoiles » avec la belle Jennifer Lawrence ? N’hésitez pas et devenez à votre tour un des « Passengers » !

« Passengers », édité par Sony Pictures, est disponible en DVD, Blu-ray 2D et 3D, en Blu-ray 4K et VàD.

Laurent Amar