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Stars-media vous présente l’actrice chinoise Mi Kwan Lock

Mi Kwan Lock
Crédit photo: Margaux Rodrigues

Bonjour Mi Kwan Lock, pourrais-tu te présenter à nos lecteurs ?

Bonjour Laurent, je suis une actrice française d’origine chinoise, née à Mulhouse, et j’ai grandi à Madagascar.
À ce jour, j’ai tenu le rôle principal féminin de cinq longs métrages, pour la plupart encore dans des festivals, excepté “Un homme coréen” de Jeon Soo-il, sorti en salles en Corée du Sud cette année et disponible en DVD, après avoir été présenté notamment aux festivals internationaux de Busan et de Palm Springs.

Tu as tourné dans des productions sud-coréennes, américaines, françaises ou franco-ivoiriennes, quel pays te convient le mieux ?

Toutes les expériences sont bonnes à prendre et enrichissantes. Je m’adapte en fonction de la manière de travailler, comme je le fais avec chaque réalisateur, sans pour autant avoir une préférence particulière puisque, très souvent, quel que soit le pays de production, les conditions de tournage varient aussi en fonction du budget.
Par exemple, pour un épisode de “Sex and the City” réalisé par Timothy Van Patten, où j’ai joué une silhouette à mes débuts, les équipes sont arrivées avec des dizaines de camions de matériel, alors que sur le tournage franco-ivoirien de “Esclave et Courtisane” de Christian Lara, le contexte était beaucoup plus familial et les comédiens dormaient chacun dans la chambre de leur personnage, nous étions en immersion totale.

Parle-nous de ton film “Un coréen à Paris” et du rôle que tu y tiens ?

Le réalisateur est inspiré d’une histoire vraie, celle d’un couple de Coréens en lune de miel à Paris et dont la femme disparaît.
Deux ans plus tard (lorsque le film commence), le mari, resté en France, devenu clochard et contraint de dormir sous les ponts, continue à la chercher. Ne sachant pas si elle est partie d’elle-même ou si elle a été kidnappée et éventuellement forcée à la prostitution, cet homme va errer dans les bas-fonds de la Ville lumière et rencontrer mon personnage, Chang, une prostituée qui représente à la fois un lien avec sa patrie par ses origines coréennes et l’image de ce que sa femme est peut-être devenue.

Mi Kwan Lock
Mi Kwan Lock

Ce film comporte des scènes plutôt difficiles, comme celles de nu et de sexe. Comment, en tant que jeune comédienne, les appréhendes-tu ?

À la lecture du scénario, c’est avant tout le personnage qui m’a énormément touchée. Ça brûlait dans mes tripes et j’avais envie de défendre cette femme et toutes celles qui font ce métier. Je sentais que je pouvais apporter quelque chose de plus fort par rapport à ce qui était écrit.

Chang est un personnage rempli de souffrance, psychologique et physique. Jeon Soo-il m’a d’ailleurs demandé de perdre du poids afin que le spectateur découvre cette souffrance avant même mes premières répliques.
L’histoire comprenait également des scènes de nu intégral et de sexe et c’était la première fois que j’avais à les tourner.

Pour ce rôle, faire le parallèle entre la prostituée qui utilise son corps comme outil de travail et la comédienne qui en fait autant, de manière différente certes, mais dont le corps est le vecteur de ses émotions, m’a beaucoup aidée.
Afin de préparer ces scènes où tout devait paraître quotidien et banal, pour me mettre à l’aise, le réalisateur m’a expliqué la façon dont il voulait les filmer, il voulait faire quelque chose de beau et qui me mette en valeur, ce qui m’a rassurée. Je lui ai fait totalement confiance et je ne le regrette pas.

Le metteur en scène a une vision de la France plutôt sombre, pauvreté, sexe, violence. Est-ce aussi ton opinion ?

Mi Kwan Lock
Crédit photo: Ugo Richard

C’est un point de vue propre au réalisateur, mais il faut savoir que, dans ses autres films, il y a toujours une sorte de mélancolie, de quête d’identité perpétuelle.
Le journal “Le Monde”a même écrit “Jeon Soo-il : la vie en rose délavée” au sujet de son précédent film.
J’ai appris que la culture coréenne possède ce sentiment de “fatalité” de fardeau qu’on porte toute sa vie, encore très présent aujourd’hui.
Pour moi, rien n’est totalement blanc ni noir. Tous les jours, que ce soit dans la rue ou dans le métro, on croise des SDF, on voit des gens violents aussi bien verbalement que physiquement…
C’est une réalité qu’on ne peut pas mettre de côté en permanence, dans la vie comme dans le cinéma, et se contenter de” films de cartes postales” de Paris.
Le cinéma est un moyen de transmettre des messages, c’est aussi pour ça que j’ai choisi de participer à ce film et surtout de faire ce métier!

Tes projets, Mi Kwan ?

À l’écran, des projets aux États-Unis, en Sicile, en Asie…
Également un projet humanitaire à Madagascar et, en attendant, j’essaie de donner quotidiennement un peu d’argent ou de nourriture, un geste ou tout simplement un sourire ! (Rires)

Ton mot de la fin ?

“LOVE, LIVE and GIVE” (Aimer, vivre et donner ndlr).

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