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Interview d’Annick Zimmermann, artiste peintre de grand talent.

Annick Zimmermann
Annick Zimmermann

Voici l’interview d’Annick Zimmermann, une artiste peintre aux créations tout à fait originales et envoûtantes.

Bonjour Annick Zimmermann, comment définiriez-vous le style de vos peintures ?

Bonjour Laurent,
La couleur a toujours été le moteur de mon travail.
Qu’elle soit inspirée par des réminiscences de la vie ou portée par ses propres vibrations, la couleur prend souvent le dessus sur mes toiles et sur la figuration.

Par le seul pouvoir du rythme coloré, l’espace de la toile s’anime, ordonne la forme et se libère du réel.
Et ce, qu’elles que soient mes différentes techniques : longtemps par retrait de la peinture par ponçage, ou comme aujourd’hui, par ajouts ou glacis successifs.
Le tableau s’achève quand il porte suffisamment l’imaginaire de chacun pour trouver ou prolonger une histoire.

En quoi vos différents voyages ont-ils influencé votre inspiration picturale ?

Le peintre est une éponge de ce qu’il voit et de ce qu’il ressent. Mes voyages m’inspirent et sont prétextes à l’ouvrage.
Comme par exemple, cette série ornementale d’arrières de camions, nommés “culs de camions” glanés aux quatre coins du monde, du Vietnam , de l’Inde à l’Afrique et de bien d’autres endroits encore.
La variété et les cadences colorées des engins sont un point de départ à jouer au sens propre du terme, sur les formes, les contrastes et les rythmes.
Je peins une vie itinérante, dont les titres de mes tableaux témoignent : Bambous, Mékong, Taj Mahal, Manipur, Abou  Simbel, Vallée des Rois, Chott El Jerid, New York, Galveston, Antalya….

Peinture d'Annick Zimmermann
Peinture d’Annick Zimmermann

Vous avez à de nombreuses reprises prêté vos toiles à des décors de films, pourquoi ?

J’ai participé au décor de plusieurs films, dont l’un d’eux Le Derrière, de et avec Valérie Le Mercier. L’équipe devait tourner dans une galerie d’art ; le chef décorateur connaissait mon travail d’artiste et m’a demandé s’il pouvait louer mes peintures pour les besoins du film. Ce fut comme un joli hommage.

Le style de vos peintures n’est-il pas trop réservé à des connaisseurs, n’avez-vous pas peur que des néophytes ne comprennent pas le message de vos tableaux ?

Par son accès immédiat, intuitif, sensuel et rythmé, je ne crois pas que mon travail soit réservé à quiconque.
Au contraire, l’absence de « messages » ou d’une réflexion théorique ambitieuse, a plutôt tendance à écarter les amateurs, qui ont besoin d’analyses pour apprécier. Emouvoir sans discours superflu est une belle ambition.

Y-a-t-il un peintre célèbre qui a inspiré vos œuvres ?

Difficile d’en citer un seul tant chaque peintre dit ‘de la couleur’ m’a enrichie de son style, de ses techniques et de son imaginaire : citons Monet et la fluidité de ses Nymphéas, Max Ernst et ses rendus aborigènes, Paul Klee pour sa synthèse du regard, Nicolas de Staël et la liberté de ses formes, ou encore Vieira da Silva pour la profondeur de ses labyrinthes…. La peinture nourrit la peinture.

Ou pourrons-nous vous retrouver prochainement ?

Au Couvent des Dominicains, 222 rue du Faubourg Saint Honoré, Paris 75008, à partir du 28 mars jusqu’au 19 avril, tous les jours de 7h à 20h.

Votre mot de la fin pour nos lecteurs ?

Il faut oser la couleur. La couleur est une fin en soi.
Ma peinture doit vivre, donner de l’émotion, la seule réalité de son existence
Comme la vie , elle est changeante et contradictoire, joie de créer ,et j’espère plaisir à regarder.

Propos recueillis par Laurent Amar

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