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L’actrice Karine Ventalon dit tout à Stars-media sur sa carrière et sur ce qu’elle pense de l’affaire Weinstein

Karine Ventalon
Karine Ventalon Crédit photo @Lou Sarda

La jeune comédienne Karine Ventalon s’est confiée à Stars-media dans une interview vérité.
Nous avons eu la chance de faire sa rencontre lors de la projection à la SACD, à Paris, de la pièce de théâtre « Fratricide » avec Pierre Santini et Jean-Pierre Kalfon.
Karine a ainsi pu nous parler de son début de carrière très prometteur.

Bonjour chère Karine, pourrais-tu te présenter à mes lecteurs, pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?

Bonjour cher Laurent, je suis comédienne et j’ai commencé, comme beaucoup, par le théâtre. J’ai suivi le Cours Florent, ainsi qu’une école d’acting à New York, ayant une licence d’anglais, cela m’a permis de m’essayer à la méthode américaine.
J’ai écris des pièces, que j’ai mis en scène et dans lesquelles j’ai joué.

Dernièrement, j’ai joué la pièce « Le Journal d’une femme de chambre », pour laquelle j’ai obtenu un prix d’interprétation féminine (P’tit Molière de la meilleure comédienne et nomination du Meilleur seul en scène ndlr).

Pourquoi as-tu voulu devenir actrice ? Était-ce pour toi une évidence ?

C’est effectivement devenu une évidence à l’adolescence. Avant, je voulais être vétérinaire (rires).
Étant adolescente, je lisais beaucoup et j’étais une grande rêveuse (c’est d’ailleurs toujours le cas !).
C’est en m’identifiant aux personnages de romans que j’ai eu envie de devenir comédienne.

Quels sont tes plus beaux rôles depuis tes débuts d’actrice ?

Au théâtre, mon plus beau rôle fût dans « Le Journal d’une femme de chambre » justement. J’étais seule sur scène durant plus d’une heure 15, dans un personnage de femme à la fois victime de viol et amoureuse, séductrice, manipulatrice passant donc des larmes au rire.
C’était un rôle très complet où je pouvais explorer une quantité de registres. Et c’est ce que je préfère, les rôles évolutifs qui ne te cantonnent pas dans un seul registre.
J’ai également joué dans plusieurs séries françaises telles que « Section de recherches », « Commissaire Magellan », « Plus Belle la Vie » ainsi que dans des téléfilms. J’adore la télé, j’aimerais en faire davantage à travers un rôle récurrent par exemple. Au cinéma, plusieurs films m’ont marqué : tout d’abord « Fais-moi Plaisir » d’Emmanuel Mouret, c’était mon premier rôle au cinéma donc j’en garde un joli souvenir. J’ai fais une apparition dans « Au-delà » de Clint Eastwood, ce n’était pas un grand rôle, loin de là, mais j’étais très impressionnée ! The hundred- foot journey de Lasse HALLSTROM , j’étais également aux côtés de Jean Dujardin et de Gilles Lellouche dans « Les Infidèles ».

Karine Ventalon au Festival de Cannes en compagnie de Bernard Menez
Karine Ventalon au Festival de Cannes en compagnie de Bernard Menez

J’ai eu le premier rôle féminin dans le film d’Alexandre Messina, « Je t’aime… Filme-moi !», dans un super rôle à contre emploi, film que tu as vu en avant-première, Laurent. Enfin, en automne dernier j’avais un magnifique second rôle dans « Hikikomori » de Sophie Attelann.

Justement, parlons des « Infidèles » avec Jean Dujardin, tu as une scène d’amour plutôt cocasse avec Gilles Lellouche, comment s’est déroulé le tournage ?

Ce genre de scène est toujours stressant à tourner. Moi je n’avais pas réussi à dormir la nuit avant ! (rires) J’étais quasiment nue devant une équipe de trente personnes et je devais faire comme si de rien n’était. Les spectateurs ont l’impression que nous sommes dans une intimité avec le partenaire.

Non, tout est très chorégraphié, chaque geste, chaque place, étaient définis à l’avance ainsi que le timing. Il y avait un grand respect entre comédiens. Fred Cavayé le réalisateur avait pris le temps de discuter de cette scène avec moi en casting et montrer de la nudité, n’était pas le but, d’ailleurs à l’écran on ne voit rien tout est suggéré et c’est que qui fait que la scène est drôle. Sur le plateau l’ambiance était bon enfant, détendue, on s’est amusé.

Que penses-tu en règle générale de la nudité à l’écran ?

Elle n’est pas gênante à mes yeux si la scène est justifiée. Même si on a un peu trop tendance, je trouve, à déshabiller les femmes gratuitement. C’est tellement plus joli de voir des choses suggérées. Surtout que l’imagination du spectateur va toujours plus loin que ce qu’on lui donne à voir ! Dernièrement dans Hikikomori de Sophie Attelann, j’ai une scène dans une baignoire (voir photo ci-jointe). Mais il y avait l’eau, le bain moussant donc cela reste plutôt flou et le plan est beau. De plus cette nudité était justifiée car le film parle de la Femme avec un grand F, de 3 générations de femme qui vivent sous le même toit, il y a ce rapport à la mère, au corps, au ventre, quelque chose de viscérale, une vérité vraie, brute et nue parfois !

Que penses-tu de l’affaire Harvey Weinstein ? As-tu été toi aussi victime de harcèlement sexuel ?

Je trouve cela très bien que les langues se délient et que les actrices victimes de ce genre d’agissement en parlent. Le milieu du cinéma et du show-business en général est très compliqué.
Comme dans tout les domaines où on a d’un côté des personnes en attentent de quelque chose, à savoir du travail, et ceux qui on le pouvoir de vous en donner.

Certaines personnes fortunées dans ce milieu s’imaginent que, avec de l’argent, on peut tout acheter, y compris les faveurs des actrices. Ces individus promettent du rêve aux comédiennes en espérant obtenir davantage, ce qui est bien sûr inacceptable.
Personnellement, j’ai eu de la chance, je n’ai jamais été « bloquée dans un coin » ; en revanche, j’ai entendu dire dans mon entourage que de jeunes actrices auraient subi des actes de harcèlement.

Comment expliques-tu le fait que ces actrices portent plainte plusieurs années après avoir été victimes de harcèlement ?
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Elles n’avaient sans doute pas la possibilité de le faire plus tôt, elles n’auraient peut-être pas été crédibles, ou bien avaient- elles peur d’être blacklistées à Hollywood où Harvey Weinstein est très puissant.

Il n’y a qu’à voir comment sont traitées les victimes de viol en général, leurs paroles sont remises en question, parfois c’est leur parole contre celle de l’autre, malgré des preuves accablantes, on leur dit que ce sont elles qui ont provoqué cela parce qu’elles portaient une jupe, ou que l’agresseur pensait que c’était pas un vrai « NON »lorsque la femme s’est refusée à lui etc.. .
En plus je trouve les peines de prison dérisoires … alors imaginez lorsque la personne que vous accusez est mondialement connue, influente et richissime! Vous vous dites que vous n’avez aucune chance, que vous allez être écrasée, à nouveau détruite …

Quelles sont tes actualités ?

De nombreuses promos, car il y a des films dans lesquels j’ai joué et qui sortent prochainement comme « Je t’Aime Filme Moi » d’Alexandre Messina et « Hikikomori » de Sophie Attelann. Ensuite, un projet théâtral, mais je préfère ne pas en parler avant d’avoir
signé.
Au mois de mars, je jouerai 3 dates (16-17 et 18 mars) du « Journal d’une Femme de Chambre » au théâtre lors d’un festival dédié aux droits des femmes. Tu es bien-sûr invité Laurent ! Je serai également présente au Festival de Cannes pour rencontrer les professionnels du cinéma.

Ton mot de la fin, chère Karine ?

J’aimerais dire à tes lecteurs que j’ai énormément de chance et je remercie la vie de m’avoir donné la possibilité d’exercer ce métier, car c’est un luxe de se lever le matin et de se dire « aujourd’hui, je vais jouer ! »

Propos recueillis par Laurent Amar

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