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The Last of Us Part II : l’ultime chef-d’œuvre de la génération Playstation 4

The Last of Us Part II

Attention spoilers
Le 14 juin 2013 sortait dans le monde un jeu qui allait révolutionner l’industrie vidéoludique, The Last of Us, sur la console Playstation 3 de Sony.
Une œuvre viscérale, implacable, d’une étonnante maturité, au pitch pourtant classique et maintes fois traité par Hollywood.
Un homme brisé par la perte de sa fille unique va devoir escorter une jeune adolescente à travers une Amérique postapocalyptique.
Le monde a été ravagé par une pandémie due au champignon Cordyceps qui infecte les humains, les fait devenir physiquement monstrueux, extrêmement agressifs et cannibales. Les aventures de Joel Miller et Ellie allaient bouleverser des millions de joueurs grâce à un scénario à l’écriture digne d’un travail d’orfèvre. Neil Druckmann, game director et show runner du titre, allait connaître une gloire mondiale avec ce jeu qu’il aura mené à bout de bras et dont les notes positives sur Metacritic atteindront 95 %.

La conclusion scénaristique, véritable hold-up narratif qui fera entrer à elle seule The Last of Us au panthéon des meilleurs jeux vidéo de tous les temps, est le postulat de départ d’une suite attendue depuis 6 ans. Pour résumer la fin du premier chapitre, Joel préfèrera sauver la vie d’Ellie, porteuse en son sang d’un remède salvateur au fléau mondial Cordyceps, plutôt que de la sacrifier et sauver ainsi l’humanité tout entière. Car Ellie est naturellement immunisée contre le Cordyceps. Mais pour fabriquer un vaccin, il aurait fallu la tuer ; Joel refusera, il éliminera violemment les médecins qui devaient opérer Ellie et s’enfuira avec elle à Jacksonville.

Les références cinématographiques sont nombreuses dans The Last of Us : nous citerons bien évidemment La Route avec Viggo Mortensen, où un père et son fils traversent une Amérique dévastée par un cataclysme ; Je suis une légende avec Will Smith, dont l’aspect pictural et les protagonistes infectés ont grandement inspiré les créateurs de The Last of Us ; je citerai enfin Le Livre d’Eli, pour les combats au corps-à-corps et le nom du héros principal interprété par Denzel Washington.

Abby la terrible

Autant dire que Neil Druckmann était attendu au tournant pour ce deuxième chapitre fantasmé par les fans, dont je fais partie.
Pour cela, les équipes du studio Naughty Dog, développeur du jeu, se sont vu attribuer un budget de développement digne des plus grands blockbusters : on parle de 100 millions de dollars, même si ce chiffre n’est pas officiel.
Druckmann s’est également attaché les services de la show runner, entre autres, de la série télévisée The Walking Dead, l’Américaine Halley Gross.
Autant vous dire que nos deux auteurs vont bousculer les joueurs avec une histoire aussi inattendue et surprenante que magistrale.

Spoiler : 4 ans ont passé depuis les événements tragiques de The Last of Us Part I. Nous retrouvons nos héros à Jacksonville, une bourgade dans les montagnes où les habitants se remettent peu à peu du choc de la quasi-extinction de l’espèce humaine. Ellie n’a jamais pardonné à Joel de l’avoir épargnée dans cet hôpital de Salt Lake City. Elle aurait préféré être sacrifiée et sauver le monde. Néanmoins, elle mène une vie paisible, elle est devenue une jeune adulte émancipée. Elle connaît ses premiers émois amoureux avec une jeune femme, Dina, qui sera sa coéquipière dans cette suite. Oui, comme on pouvait s’en douter après avoir joué au DLC Left Behind, Ellie est lesbienne, elle aime les femmes et tombe immédiatement sous le charme de la belle Dina d’origine juive. Mais voilà ; le crime de Joel
envers les Lucioles, Marlène et les médecins de l’hôpital à Salt Lake n’est pas oublié, et la vengeance de la fille même du chirurgien qui devait opérer Ellie, la très masculine Abby, nouveau protagoniste dans l’univers de The Last of Us, s’avérera impitoyable.

Ellie, bouleversante comme jamais.

Je n’en dirai pas plus sur l’histoire, qui vous tiendra aux tripes du début jusqu’à la fin de l’aventure, sans jamais vous lâcher.

Abordons l’aspect technique. Comme d’habitude avec Naughty Dog, studio propriété de Sony, les graphismes sont à couper le souffle. Tout est ultra détaillé, les environnements sont vastes, beaucoup plus que dans le premier chapitre, et à la verticalité sensiblement accrue.
Les effets de lumières, la physique de l’eau, les explosions, le feu, tout est parfait. Le soft ne rame jamais et maintient sa fluidité d’animation avec une étonnante stabilité à 60 images secondes. Précisons que nous avons testé TLOU II sur une PS4 Pro.

Les effets sonores sont incroyables, un gros travail a été effectué sur le son ; nous vous recommandons d’y jouer avec un casque afin de profiter de chaque nuance auditive apportée au titre.
Par ailleurs, le travail sur les expressions faciales est juste hallucinant, et je pèse mes mots.
On arrive presque à croire que la motion capture utilisé par Druckmann et ses équipes pour reproduire les gestes et les expressions des comédiens sur les héros du jeu ont atteint un niveau largement similaire aux plus grandes productions cinématographiques.

Abby et Owen

Les personnages sont parfaitement écrits, scénarisés avec soin, et j’ai adoré Abby. Peut-être penserez-vous qu’il s’agit, au début du jeu, d’une sale ordure que les développeurs ont en plus le sadisme de vous faire jouer ? Que nenni, qui sont les méchants et les gentils dans The Last of Us Part II ? Telle est la question, rien n’est manichéen dans ce jeu ; comme l’être humain, il est tout en nuance et beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Les auteurs embarquent le joueur dans une spirale de haine et de violence dont aucun protagoniste ne ressort les mains propres.

Le jeu est deux fois plus long que le premier chapitre. Il vous faudra une trentaine d’heures pour boucler l’aventure, là où il ne vous fallait qu’environ 12 heures pour terminer le premier volet. De plus, si vous souhaitez rejouer une deuxième fois à TLOU II, sachez qu’un mode New Game + vous permettra de démarrer votre nouvelle partie avec toutes vos compétences et toutes vos armes acquises lors de votre première session, et c’est appréciable.

Pour conclure, j’aimerais ouvrir une parenthèse pour dénoncer les attaques homophobes et antisémites absolument ignobles qu’a subies sur les réseaux sociaux Neil Druckmann, le réalisateur du jeu, pour ses choix scénaristiques. Car le jeu vous fera traverser une synagogue à Seattle, avec des commentaires de Dina, fiancée d’Ellie, elle-même israélite, et cela n’a apparemment pas plu aux haters du jeu vidéo. À stars-media, nous déplorons ces comportements qui n’ont plus lieu d’être à l’aube du XXI e siècle.
Laura Bailey, la comédienne qui joue le personnage très masculin d’Abby, a également reçu des menaces de mort de certains joueurs ne sachant faire la différence entre le virtuel et la réalité.

Qu’importe, laissons les racistes et les homophobes à leur triste sort.

Et cela sera mon mot de la fin ; dans l’univers du jeu vidéo, il y aura un avant et un après The Last of Us Part II. Cette production dont le chantier a duré près de 6 ans marquera les joueurs à jamais par son histoire, par ses polémiques, par sa technique et par les personnages de cet univers infernal que nous aimerions tant voir à nouveau.
Neil, à quand The Last of Us Part III ?

Laurent Amar

Note de la rédaction : 20/20
Éditeur : Sony
Disponibilité : Déjà dans les bacs et en téléchargement sur le PSstore
Plus d’informations sur le site officiel Playstation

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